Il Pianto della Madonna

La figure de Marie, mère de Jésus, est centrale dans la théologie catholique. Bien que non-divine, elle fait l’objet d’une dévotion spécifique, qui a donné lieu à de nombreuses déclinaisons artistiques, qu’il s’agisse de peinture, de sculpture (comme la Pieta de Michel-Ange ci-dessus) ou de musique.

La douleur insupportable de la mère devant la mort sur la croix de son fils constitue naturellement un des thèmes d’inspiration les plus forts. Celle que l’on qualifie de Reine du ciel (Regina coeli), que l’on salue comme reine (Salve Regina) ou comme simple femme pleine de grâce (Ave Maria), devient alors le symbole de toute la souffrance humaine.

Au moment où naît l’opéra (l’Orfeo de Monteverdi date de 1607), où la théâtralité s’installe partout, y compris dans l’architecture, les compositeurs italiens ont été particulièrement sensibles à cette dimension tragique. C’est donc la plainte de la Madone qui servira de fil conducteur à ce premier concert du festival, avec pour point culminant l’extraodinaire berceuse de Claudio Merula, dans laquelle Marie, regardant l’enfant qui dort dans ses bras, prend conscience avec horreur de la mort qui l’attend.

Un voyage au cœur du baroque.

Marine Fribourg, mezzo-soprano

Marc Meisel, clavecin