S’il est un poète indissociable de la musique, c’est bien Pierre de Ronsard !

Dès la publication de ses premiers recueils il retient l’attention des musiciens ; il propose même à quatre d’entre eux (Clément Janequin, Marc-Antoine Muret, Claude Goudimel, Pierre Certon) de participer à l’élaboration d’un « supplément musical » au livre des Amours (1552), dont le but est de « chanter une bonne partie en iceluy », ce qui signifie que les dix pièces choisies seront adaptables et utilisables pour l’ensemble des sonnets du recueil.

C’est toutefois à partir de 1560 que l’œuvre de Ronsard connaîtra une vogue sans précédent : plus de 350 de ses poèmes furent mis en musique ! Il n’est pas un compositeur de cette fin de siècle qui n’utilisât un ou plusieurs sonnets du poète Vendômois, certains comme Bertrand, De Monte ou Régnard consacrant des « livres » entiers à la mise en musique de ces vers. Pour la première fois dans l’histoire musicale depuis les débuts de l’imprimerie, le nom du Poète imprimé sur la page de titre des recueils semblait une garantie de réussite commerciale pour l’éditeur, surtout lorsque le compositeur n’était pas très connu à Paris.

Le répertoire de notre stage sera constitué en totalité par l’immense corpus de compositions musicales sur des sonnets du poète (de Lassus à Sweelinck en passant par Boni, Bertrand et tant d’autres…) et sur le « supplément musical », ce qui permettra à tous les participants de proposer plusieurs versions de quelques pièces en modifiant simplement le contenu poétique. L’intérêt est non négligeable pour l’auditeur, qui entend mieux puisqu’il reconnaît le « timbre », mais aussi pour le chanteur qui, en fonction du sonnet, doit interpréter différemment la même musique.

Le choix de s’orienter vers un seul poète nous permettra de mettre l’accent sur la relation intime texte/musique dans la chanson française de la Renaissance et d’approfondir le travail sur la prononciation restituée, la déclamation et la mise en valeur des mots par l’utilisation d’intervalles spécifiques, mélodiques ou harmoniques.

Une véritable plongée dans l’esprit de la Renaissance !