Pianomania, la folie du piano vers 1840
Dieppe, 16 - 18 mai 2025
PIANOMANIA 1840

Le pianoforte est né en Italie, à la fin des années 1690. Son nom italien même dit sa spécificité, ce dont il est capable : produire des sons doux (piano) ou forts (forte), en fonction de la pression exercée par le doigt sur la touche qui actionne le mécanisme allant frapper la corde. Le piano, puisque c’est ce diminutif d’usage qui s’est finalement imposé, est donc un instrument à clavier et à cordes frappées.
Durant tout le XVIIIe siècle, il fait l’objet de perfectionnements, séduisant peu à peu les compositeurs, les interprètes et les auditeurs. Il s’introduit en effet avec assurance dans la société européenne fortunée, gagnant sans cesse davantage du terrain sur son concurrent à cordes pincées, le clavecin.
Au XIXe siècle, c’en est fini pour ce dernier : peu importe ses titres de noblesse et son éblouissant répertoire, le clavecin est relégué au rang de vieillerie. Le piano s’impose. Conquérant, symbole de modernité et d’opulence, il triomphe. Il devient l’instrument adoré de la classe dominante qui émerge pendant la période, cette bourgeoisie dynamique qui se développe en Europe après la Révolution française et à la faveur de l’industrialisation naissante. Tout change alors, au rythme des transformations radicales de l’économie. Les arts et la culture sont touchés par ce mouvement ; le piano sera le héraut (voire, le héros…) de ce monde nouveau. Vers 1840, la pianomania déferle, touchant toute la société, en Europe puis dans le reste du monde. C’est une véritable épidémie. Une contagion. Une maladie.
Voilà en quelques mots l’histoire – effervescente, tourbillonnante – que l’Académie Bach vous fera découvrir à Dieppe, du 12 au 18 mai, lors de l’expo-concerts Pianomania 1840.
Les visites scolaires seront guidées par 3 jeunes pianistes : Zélie Boudier, Cynaée Marcel et Juliette Nigoghossian.
Les concerts-promenades publics seront donnés par Rémy Cardinale, Maude Gratton, Marcia Hadjimarkos et Daniel Isoir.
LE LIEU

Pianomania 1840 se déroulera dans les locaux de l’ancienne Chambre de Commerce et d’Industrie de Dieppe, propriété de la communauté d’agglomération de Dieppe-Maritime depuis 2017. Ce bâtiment historique superbe, construit en 1897, fut dessiné par un architecte de Rouen, Lucien Lefort. Son entrée principale est ornée de deux statues représentant des personnages illustres liés à la très riche histoire maritime de Dieppe au XVIe siècle, le cartographe Pierre Desceliers et le grand armateur Jehan Ango.
Pendant plus d’une semaine, ce lieu emblématique et très peu ouvert au public vibrera au son des pianos historiques réunis par l’Académie Bach.
Du 12 au 16 mai, Pianomania 1840 sera entièrement réservé aux écoliers, collégiens et lycéens.
L’événement sera ouvert au public à partir du 16 mai au soir jusqu’au dimanche 18 mai après-midi, sur réservation.
Adresse : ancienne Chambre de Commerce et d’Industrie de Dieppe
angle Quai Duquesne et boulevard du Général de Gaulle
LA MUSIQUE

À la floraison d’instruments nouveaux, de brevets d’invention, d’innovations techniques, correspond bien entendu une musique nouvelle, révolutionnaire même ! Tous influencés par la figure tutélaire de Johann Sebastian Bach, modèle indépassable, les compositeurs des premières générations emportées par la vague déferlante du piano se nomment Mozart, Haydn, Beethoven ou Schubert – excusez du peu ! Ils seront suivis, après 1800, par les Mendelssohn (Fanny et Félix), par Liszt, par les Schumann (Robert et Clara) et, bien sûr, par le génial Frédéric Chopin. Sans oublier des figures moins célèbres, mais d’une importance capitale, à l’instar d’Hélène de Montgeroult, première femme professeur de piano nommée au Conservatoire de Musique de Paris, en 1795.
C’est ce répertoire très vaste qui sera exploré lors de Pianomania 1840.