
1670 : à la demande d’un Louis XIV passionné de musique, de danse et de théâtre, Molière et Lully travaillent ensemble pour créer une nouvelle pièce réunissant ces trois arts. Elle sera donnée pour la première fois au château de Chambord, puis reprise régulièrement à Paris en raison d’un succès qui ne s’est pas démenti jusqu’à nos jours. C’est Le Bourgeois Gentilhomme, illustration du genre hybride de la comédie-ballet. Ce sera une des dernières : en 1673 Lully fait cavalier seul pour imposer en France un genre nouveau, l’opéra. Molière et lui ne collaboreront plus jamais.
Écrit en très peu de temps, Le Bourgeois Gentilhomme est une sorte de patchwork génial, combinant la comédie de moeurs, la comédie amoureuse, un règlement de compte diplomatique avec un ambassadeur turc dont l’arrogance avait agacé le roi, le ballet de cour, la pièce de carnaval. Le tout est lié par la figure de Monsieur Jourdain, un bourgeois enrichi par le commerce des draperies qui rêve de quitter son état de roturier pour entrer dans le grand monde de l’aristocratie. Comme les « Grands Seigneurs » qu’il côtoie, il veut pratiquer la musique, la danse, l’escrime, la philosophie, mais toutes ses tentatives maladroites vireront au ridicule, déclenchant des situations du plus grand comique. Lors de la création, Molière tenait le rôle de monsieur Jourdain, Lully celui du faux Mufti turc…
C’est en partant de cette pièce emblématique de la culture baroque qu’Arnaud Marzorati (chanteur-comédien qui fut de la grande aventure du Bourgeois Gentilhomme de Benjamin Lazar et Vincent Dumestre en 2004) et Françoise Cornu (professeur au Conservatoire de Dieppe) poursuivent leur complicité pédagogique en s’amusant de musique, de théâtre et de danse avec de jeunes étudiants du Conservatoire. Se joindront à la farce des élèves danseurs – qui pour l’occasion s’initieront au baroque avec la chorégraphe baroque Gudrun Skamletz – des chanteurs et musiciens du département de musique ancienne.
Avec la participation de Bérengère Bréhier, Gabrielle Resche et Julie Hassler.
Un partenariat Académie Bach-Conservatoire Camille Saint-Saëns de Dieppe