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Les débuts de la Maison Érard

La famille Érard (Erhard) est originaire du Jura suisse, mais s’installe en Alsace vers 1725. Sébastien naît à Strasbourg en avril 1752. Formé très jeune à la géométrie et à la mécanique, il devient apprenti dans l’atelier des frères Silbermann, ce qui le relie à la tradition musicale de Saxe. Arrivé vers 1768 à Paris, il y crée son propre atelier entre 1770 et 1775. Ses premiers pianos sont immédiatement adoptés par l’aristocratie puis par la cour de Louis XVI.

Sa production est composée principalement de pianos carrés, mais aussi de pianos organisés (mélange piano-orgue), de clavecins et de pianos en forme de clavecin. La marque qu’il a créée a connu une longévité exceptionnelle de près de deux siècles.

Le piano carré de 1802 de l’Académie Bach est donc un témoignage très intéressant et aujourd’hui rare des débuts de cette très longue aventure artistique et industrielle. Ce modèle a commencé à être exploité depuis la fin des années 1780, jusqu’à la fin de Premier Empire. Un exemplaire très semblable au nôtre est conservé au musée de la Philharmonie de Paris, portant le n° 1672 et daté de 1789.

Historiquement, ce type d’instrument a traversé la fin de l’Ancien Régime, la Révolution, le Consulat et l’Empire, très fortement présent dans la société française. Musicalement, il occupait une place qui mérite un regain d’intérêt. Si les grands pianos (en forme de clavecin comme on les appelait alors) sont les porteurs incontestables du nouveau répertoire qui était alors en train de s’écrire, les pianos carrés étaient les instruments idéaux pour accompagner la musique de chambre ou les formes chantées, comme la mélodie ou la romance. Ce sont des instruments très délicats, peu puissants, qui ne poussent pas leurs partenaires à forcer le son. Ils constituent donc un élément essentiel d’une démarche visant à retrouver la matière sonore des claviers historiques.

Description de l’instrument

Piano carré Érard n° 4928, 1802
Non restauré, état original

Vendu le 26 avril 1802 (6 Floréal An X sur le registre de vente) à M. Gardera, Bordeaux, 1008 francs.